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Il avait une douceur infinie dans les yeux

Et aussi une chaleur dans la voix

Et quand sa main prit la mienne

Je quittai le trottoir de la grande ville sale et bruyante

Pour vivre dans sa maison aux rideaux dorés

Et alors j’ai commencé à l’aimer

Jusqu’au jour où un homme au profil d’oiseau

Est venu dans sa maison, dans ma maison

L’homme a plongé ses yeux de rapace dans les miens

Et a mis ma chair à nu

D’un seul regard, sans un geste ni un mot

Puis il a laissé une liasse de billets sur la table

Et m’a emmenée dans une autre grande ville

Où personne ne parlait ma langue

M’a jetée dans une chambre sans rideaux

Dans la crasse et la pourriture

La couche sentait la sueur des hommes

Ceux qui me touchaient, me palpaient, me battaient

En m’appelant « poupée »

Et crachaient

Je fermais les yeux

Emprisonnant la lumière rouge et clignotante

Des néons du bar

Poupée

Trainée

Poupée

Trainée.

 

 

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